PAPA plaide pour une réforme constitutionnelle légitime et inclusive : une réponse citoyenne à la crise démocratique haïtienne

Port-au-Prince,31 mai 2025 — À la lumière des récents événements marqués par des initiatives de réforme constitutionnelle émanant de groupes de citoyens non mandatés, le parti politique Pati Pitit Ayiti (PAPA) attire l’attention de la nation sur la nécessité impérieuse d’un processus constitutionnel légitime, inclusif et dirigé par des autorités dûment élues.
Alors que le pays traverse une période de profonde instabilité politique, aggravée par l’insécurité chronique, la désillusion populaire et l’absence d’institutions élues depuis des années, certaines franges de la société civile ont entrepris, sans mandat populaire, de proposer des changements fondamentaux à la Constitution. Si l’initiative témoigne d’une volonté de transformation, elle soulève cependant des inquiétudes légitimes sur la légitimité et la représentativité de ses auteurs.
Dans un communiqué transmise à la presse, Pati Pitit Ayiti (PAPA) condamne fermement toute tentative de réforme menée hors des cadres démocratiques et institutionnels. Le parti rappelle que toute Constitution, pour être respectée et appliquée, doit être le fruit d’un large consensus national et d’un processus encadré par des institutions représentatives, émanant de la volonté populaire exprimée par les urnes.
« On ne peut pas changer les fondations d’une nation dans le secret, ni en dehors du regard du peuple. Le seul chemin viable vers une nouvelle Constitution doit passer par des consultations nationales transparentes, un dialogue franc entre tous les secteurs vitaux de la nation et un leadership légitimé par le suffrage universel », Communiqué le parti politique PAPA.
Le parti appelle donc à l’arrêt immédiat des démarches unilatérales et propose, à la place, l’organisation d’une conférence nationale souveraine, en prélude à la mise en place d’une Assemblée constituante élue par le peuple, capable de réfléchir à un nouveau pacte social adapté aux réalités actuelles du pays.
Cette prise de position s’inscrit dans une volonté de refonder les bases de la démocratie haïtienne, dans un contexte où le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et le gouvernement provisoire sont eux-mêmes contestés pour leur manque de transparence, de résultats et de légitimité politique.
Plus qu’un simple désaccord politique, l’appel de Pati Pitit Ayiti (PAPA) est une alerte citoyenne : l’avenir de la nation ne peut être décidé sans la nation. La Constitution, qui régit la vie collective, doit être le reflet des aspirations du peuple haïtien tout entier, et non le projet d’un petit groupe, aussi engagé soit-il.
Radio Télé Humilité continuera à suivre de près cette dynamique politique et sociale, tout en donnant la parole aux voix diverses du pays, dans un esprit d’équilibre, de vérité et d’engagement citoyen.
Main levée de l’interdiction de départ contre le journaliste Esaue César

Port-au-Prince, 29 mai 2025 — Le tribunal de première instance de Port-au-Prince, siégeant en matière de référé, a levé ce jeudi l’interdiction de départ qui pesait sur le journaliste Esaue César. La décision ordonne également au directeur de l’immigration et de l’émigration de restituer au journaliste son passeport, confisqué depuis le 21 mai 2025.
Cette décision intervient après une audience au cours de laquelle l’avocat du journaliste, Me Caleb Jean Baptiste, a plaidé pour la levée de cette mesure jugée arbitraire et attentatoire aux droits fondamentaux de son client.
Selon les informations disponibles, aucune charge formelle n’aurait été retenue contre M. César, ce qui a renforcé l’argumentaire de la défense en faveur de la restitution de ses documents de voyage.
L’affaire a suscité de vives réactions au sein de la société civile et dans les milieux de la presse, plusieurs voix s’étant élevées pour dénoncer une tentative d’intimidation contre un professionnel des médias.
La levée de cette interdiction est vue comme une victoire pour la liberté de la presse en Haïti, dans un contexte où les journalistes font de plus en plus face à des pressions judiciaires et administratives.
Le CADDHO plaide en référé contre le référendum du CPT malgré la déclaration d’incompétence du tribunal

Port-au-Prince, mercredi 28 mai 2025 — Ce mercredi, le Collectif des Avocats pour la Défense des Droits de l’Homme (CADDHO), représenté par son coordonnateur Me Arnel Rémy, a présenté un plaidoyer en référé devant le doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince, Me Bernard Saint-Vil, dans les locaux du tribunal situés à Delmas 75. L’objectif principal de cette démarche judiciaire était de solliciter la suspension du processus référendaire en cours, lancé par le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), que le CADDHO considère comme illégitime et inconstitutionnel.
Dans sa plaidoirie, Me Rémy a mis en lumière les irrégularités juridiques entourant ce référendum, dénonçant une tentative de révision constitutionnelle en dehors des normes établies par la Constitution haïtienne. « Le CPT ne détient aucune légitimité pour initier un tel processus. Ce référendum est non seulement illégal, mais aussi dangereux pour l’équilibre institutionnel du pays », a martelé l’avocat.
Cependant, malgré la gravité des arguments soulevés, le doyen du tribunal, Me Bernard Saint-Vil, a déclaré son incompétence à statuer sur ce dossier. Une décision qui suscite déjà de nombreuses réactions dans les milieux juridiques et politiques, certains y voyant une fuite de responsabilité dans un moment critique pour l’avenir démocratique du pays.
Me Rémy, tout en prenant acte de cette décision, a exprimé sa déception et réaffirmé son engagement à poursuivre le combat par toutes les voies de droit disponibles. « Ce n’est qu’une étape. La lutte pour la légalité et le respect de la Constitution continue », a-t-il déclaré à la sortie du tribunal.
Le processus référendaire du CPT, largement contesté par plusieurs secteurs de la société civile, reste au cœur de l’actualité politique, alimentant un climat d’incertitude et de tensions croissantes à l’approche des échéances électorales annoncées.